Les charges
Qu’est-ce que les charges incluent?
Les propriétaires d’immeubles d’habitations et locaux commerciaux sont de plus en plus souvent confrontés à des locataires qui ne paient pas leur loyer et/ou leurs frais accessoires, ou seulement en partie.
Dans de tels cas, la loi leur donne la possibilité d’avoir recours à une résiliation extraordinaire et anticipée. (Nous mettons à votre disposition un courrier type à la fin de cet article). Cependant, pour les bailleurs, une résiliation extraordinaire suite à un retard de paiement implique certaines difficultés en raison notamment des préavis et dates à respecter.
Les conditions essentielles d’une résiliation extraordinaire, suite à un retard de paiement sont fixées à l’art. 257d CO (Code des Obligations) :
* Important: Pour les logements de famille (époux ou partenaires enregistrés), l’avis comminatoire doit être adressé par pli séparé aux deux conjoints ou aux deux partenaires. Afin de disposer d’une preuve, il est vivement conseillé d’envoyer ces courriers en recommandé.
Dans le cas d’une résiliation extraordinaire suite à un retard de paiement, il est impératif de respecter scrupuleusement les conditions imposées par la loi. Il faut accorder une attention toute particulière aux délais. A défaut, la résiliation ne sera pas valable. C’est la raison pour laquelle il est recommandé d’avoir recours à un conseil juridique en cas de doute.
Pour que le locataire soit en retard de paiement, le loyer ou les frais accessoires doivent être échus. En pratique, il est souvent convenu dans le bail que le loyer doit être payé par mois d’avance. A défaut, le loyer n’est dû qu’à la fin du mois.
Dès que le locataire est en retard de paiement, le bailleur peut lui faire parvenir un avis comminatoire écrit (afin de disposer d’une preuve, il est conseillé de l’envoyer en recommandé). Pour des locaux d’habitation et commerciaux, il doit exiger de manière claire et précise du locataire de régler le montant dû dans un délai de 30 jours au minimum. Le montant en souffrance doit être précisément déterminé, en chiffres de préférence, et en indiquant les mois dus.
De même, l’avis comminatoire doit contenir la menace de résiliation. En effet, le bailleur doit indiquer de manière claire que le bail sera résilié de manière anticipée (extraordinaire), si le locataire ne règle pas le montant dû dans le délai octroyé.
Attention: en cas de logements de famille (époux et partenaires enregistrés), l’avis comminatoire doit être envoyé par courriers séparés aux deux conjoints ou aux deux partenaires enregistrés (art. 266n CO).
Conseil: de nombreux tribunaux cantonaux mettent des courriers types à disposition en ligne.
Le délai de paiement (30 jours minimum pour les locaux d’habitation et commerciaux ; 10 jours pour les baux d’autres objets) débute le lendemain de la réception l’avis comminatoire. La date à laquelle le locataire réceptionne réellement cet avis est déterminante. Afin de disposer d’une preuve, il est donc conseillé de l’envoyer en recommandé. Il est ainsi possible de contrôler quand le locataire aura réceptionné le courrier, en consultant le suivi de l’envoi (Track and Trace) sur le site Internet de la Poste.
La théorie relative de la réception s’applique ici :
si le destinataire ne se rend pas à la poste pour retirer son courrier, celui-ci est considéré comme remis le septième jour du délai de garde postal, même si ce jour-là est un samedi, un dimanche ou un jour férié. La même règle s’applique si le locataire dispose d’une case postale.
Exemple: si la mise en demeure est envoyée le 6 mars et que la poste dépose l’avis de retrait dans la boîte aux lettres le 7 mars, le délai de garde postal de sept jours débute le 8 mars. Si le courrier n’est pas retiré, il est considéré comme remis le 14 mars. Ainsi, le délai de paiement de 30 jours débute le 15 mars.
Attention: en cas de logements de famille, il est possible que les courriers soient réceptionnés à des dates différentes. Le délai de paiement de 30 jours débute après réception (resp. échéance du délai de retrait) du dernier courrier remis.
Le montant total dû et ayant fait l’objet d’un avis comminatoire doit être payé, dans sa totalité, au plus tard le dernier jour du délai de paiement. Le bailleur doit avoir reçu le paiement. En cas de paiement au moyen de mandats postaux ou d’ordre bancaire, l’ordre de paiement doit être effectué suffisamment tôt, afin que le bailleur reçoive la somme au plus tard le dernier jour du délai comminatoire.
Une résiliation extraordinaire peut être nulle et sans effet pour diverses raisons. En particulier, lorsque l’une des conditions de résiliation précitées n’a pas été respectée.
La résiliation sera ainsi nulle si par exemple :
De plus, sous certaines conditions, une résiliation peut être contraire au principe de la bonne foi. Dans ces cas-là, le locataire peut contester la résiliation. Il faut alors contrôler au cas par cas si les conditions sont réunies.
Une résiliation peut être contestée, par exemple, si :